Récifs Frangeants Atténuateurs de Vagues (WAFR)

Mont Choisy – Île Maurice

Porteur du projet : Subcon

Dates : 2019-2020

Classification

Risques

Solutions

Acteurs

Coûts

Résumé

La plage de Mont Choisy souffre d’une érosion chronique à l’extrémité sud d’une plage de 1,9 km de long. L’évaluation technique et le processus de conception menés par eCoast de 2014 à 2017, ont révélé que l’érosion à Mont Choisy était principalement due à des influences anthropiques et ont notamment préconisé la construction d’un récif submergé en mer afin de réhabiliter la zone et d’atténuer l’érosion en cours. En 2019, Subcon et Sotravic, ont livré cette solution innovante pour reconstituer un récif frangeant au large de la zone la plus érodée.

Subcon a conçu une structure récifale continue de 350 m de long, composée de 1000 unités individuelles, associée à des récifs discontinus. Les modules « Bombora » ont été spécialement conçus pour atténuer les vagues tout en fournissant les services écosystémiques associés aux récifs frangeants. La structure du récif se caractérise par un sommet plat et perforé qui offre une zone de plateau plus large pour favoriser le déferlement des vagues et la dissipation de l’énergie. La mise en œuvre du plan de réhabilitation de Mont Choisy a été achevée avec succès en 2019, les récifs frangeants artificiels jouant un rôle essentiel dans l’effort de restauration de la nature à Mont Choisy. L’atténuation des vagues offerte par la structure récifale à l’extrémité sud de la plage, atténue les pertes sédimentaires et fournit une nouvelle structure favorisant la présence de bancs de poissons, le recrutement des coraux et les activités récréatives.

Actions

Le plan de restauration du littoral élaboré par eCoast prévoyait le déploiement d’une série de solutions fondées sur la nature destinées à restaurer la plage. Les éléments du plan incluent le rechargement et le reprofilage de la plage, la restauration des herbiers marins, la stabilisation de la plage par la replantation de végétation endémique et l’établissement d’un système de récifs frangeants en face de la section fortement érodée de la plage.

Les récifs frangeants sont un exemple de barrières rigides, construites sur des milliers d’années par des coraux qui fournissent des services écosystémiques essentiels, à la fois en tant qu’habitat et en tant qu’atténuateurs de vagues.  La combinaison de la réalisation de récifs artificiels avec un recrutement naturel ou assisté, permet d’établir une géomorphologie récifale à grande échelle et de bénéficier immédiatement des services d’atténuation des vagues, plutôt que sur des milliers d’années.  La proposition de Subcon comprend une structure récifale continue de 350 m de long composée de 1000 unités individuelles, ainsi que des bancs de récifs côtiers. Le récif se caractérise par une forme perforée à sommet plat offrant une zone de plateau plus large pour améliorer le déferlement des vagues et la dissipation de l’énergie. Les conceptions de récifs submergés telles que celle-ci sont historiquement considérées par les ingénieurs côtiers comme inefficaces lors des pics de vague et de marée.  Subcon et l’UWA ont examiné la variation temporelle de la performance du récif submergé en tenant compte des cycles de marée locaux et de l’onde de tempête attendue.  Les essais en bassin ont confirmé le temps moyen de transmission en fonction de la variance de la marée, permettant ainsi d’optimiser les futures conceptions pour cibler des hauteurs et des périodes de vagues spécifiques. La géométrie du récif est adaptée pour avoir un faible impact visuel, cibler des périodes de vagues spécifiques et atténuer l’énergie des vagues dans les conditions de pointe, tout en maintenant le passage des vagues moyennes quotidiennes provoquées par le vent et les processus littoraux.

Le récif a été conçu pour imiter les services écosystémiques fournis par les récifs naturels. Si au départ l’atténuation des vagues était le principal service écosystémique visé, les éléments de conception permettent également de fournir un habitat et un substrat rigide pour favoriser le recrutement d’espèces bâtisseurs de récifs, notamment des poissons herbivores, des coraux et d’autres espèces marines. Parallèlement, le récif a permis de protéger les aménagements visuels. Il a été conçu partiellement submergé – n’étant exposé que pendant de courtes durées à marée basse, l’impact visuel reste donc négligeable. 

Bilan

Le projet a démontré l’intérêt de mettre en œuvre des solutions fondées sur la nature pour atteindre des objectifs aussi bien sociaux, qu’économiques et environnementaux. Le projet a permis de restaurer la plage, qui est indispensable aux moyens de subsistance des communautés locales, et a ainsi a contribué à améliorer la résilience des communautés qui dépendent de l’océan.

En parallèle, cette solution a rétabli trois écosystèmes à grande échelle, à savoir les prairies sous-marines, les systèmes dunaires et les récifs frangeants. 

Enfin, la suivi de la hauteur des vagues effectué par l’UWA et l’UOM a révélé des coefficients de transmission aussi bas que 0,6 pour les hauteurs de vagues cibles, ce qui représente une réduction significative de l’énergie atteignant la plage. L’énergie critique des vagues est désormais réduite de 60 %. La mise en œuvre d’une solution intégrant la nature a permis de contrôler l’érosion de la plage.

Le projet a utilisé une combinaison de solutions fondées sur la nature pour s’attaquer aux principaux facteurs d’érosion. 

La restauration des écosystèmes à grande échelle est une solution économiquement viable contre l’érosion côtière et peut générer des avantages multiples dès le départ pour les communautés océaniques.

L’absence de directives d’ingénierie est un obstacle majeur à la mise en œuvre de solutions de restauration des récifs.  Il était nécessaire d’établir un tableau des paramètres de performance au moyen d’essais en bassin à l’UWA.  Ces essais comprennent l’évaluation des coefficients de transmission des récifs, l’impact de la marée et de la vague, la conception du module et la configuration générale de l’atténuation des vagues, ainsi que les bénéfices en termes de recrutement des coraux et de la flore après le déploiement.

Partenaires

Partenaires techniques:Sotravic, eCoast, University of Mauritius, University of Western Australia

Partenaires financiers: Programme des Nations Unies pour le Développement, Fond d’Adaptation

Ressources