Après des années de travail et de négociations, l’accord climatique approuvé à Paris ce samedi 12 décembre marque un moment historique pour la planète : il jette les bases d’une transition progressive vers une économie verte et non carbonée.

Pour l’Océan, la donne a définitivement changé. Apparu dans le préambule du texte final (« notant qu’il importe de veiller à l’intégrité de tous les écosystèmes, y compris les océans…« ), cette mention est le signe d’une prise de conscience mondiale quant à l’importance des liens entre Océan et Climat.L’intégration de l’Océan dans l’Accord de Paris témoigne de la reconnaissance de son intégrité comme partie prenante de l’équilibre climatique.  

C’est ici une victoire symbolique pour tous les membres de la Plateforme Océan et Climat qui ont travaillé sans relâche pendant près de deux ans avec le soutien de la Commission océanographique de l’UNESCO, pour faire entendre la voix de l’Océan, et bien au-delà de la communauté Océan elle-même : elle est la première pierre d’une œuvre collective et internationale pour faire de l’Océan un élément incontournable des prochaines conférences climat.

La force de cette mobilisation menée par la Plateforme Océan et Climat a été d’être particulièrement audible par les autres communautés. Alors que l’Appel de l’Océan pour le Climat a été signé par plus de 30.000 citoyens, des pays comme Monaco et la France ont accordé une attention particulière aux enjeux océan énoncés par la Plateforme, en amont et pendant la COP21.  

Cette prise de conscience s’est traduite au niveau des chefs d’État et des délégations nationales par la signature de la déclaration Because The Ocean : 22 pays se sont ainsi engagés à préparer dès 2016 un plan d’action dédié à l’océan dans le cadre de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique.  

Autre belle avancée : l’objectif d’une limitation du réchauffement bien en-deçà des 2°C avec une référence à 1,5°C, ainsi qu’un dispositif sur l’adaptation qui a su satisfaire les pays insulaires et les plus vulnérables.  

Bien entendu, il reste encore beaucoup à accomplir pour aboutir aux 9 revendications de la Plateforme Océan et Climat. La sortie du transport maritime du texte final en est un exemple alors que les premières versions de l’accord en faisaient mention. Il s’agit là d’une déception pour les armateurs français et européens et les ONG environnementales, qui s’étaient collectivement exprimés en faveur de cette inclusion.

Une prochaine étape importante avant la COP22 sera la décision prise en avril 2016 par le GIEC concernant la réalisation d’un Rapport Spécial sur l’Océan dans la période d’élaboration du Sixième Rapport d’évaluation sur le changement climatique AR6.