Le 12 décembre 2017, 2 ans jour pour jour après la signature historique de l’Accord de Paris, Emmanuel Macron, Président de la République Française, Jim Yong Kim, Président du groupe Banque Mondiale et Antonio Guteres, Secrétaire Général des Nations Unies, réunissent citoyens et dirigeants du monde entier.

L’objectif est de réfléchir à comment la finance publique et privée peut évoluer afin d’apporter son soutien aux efforts communs mis en oeuvre pour lutter contre les changements climatiques: une opportunité unique de mettre en lumière la nécessité de solutions concrètes fondées sur l’océan et de la mise en place d’une « finance bleue ».  

Science

© Pete West / Fondation Tara Expeditions

La Décennie internationale des sciences océaniques pour le développement durable

Un pas en avant vers la reconnaissance des sciences de l’océan comme pierre angulaire du combat contre le changement climatique  

Grâce à une forte mobilisation des scientifiques, de la société civile et des gouvernements, l’océan a été au coeur de la COP23, avec l’organisation pour la deuxième année d’une journée d’action consacrée à l’océan, ainsi que le lancement du Partenariat pour l’Océan « Ocean Pathway Partnership » – une initiative lancée par le gouvernement fidjien et soutenue par la Plateforme Océan et Climat. 

Toutefois, un des principaux défis identifié lors de la COP23 a été le financement de la protection de l’océan, et la construction de synergies entre les secteurs publics et privés pour atteindre cet objectif: un défi pour lequel les solutions restent aujourd’hui plus théoriques que pratiques. Pourtant, cette question est centrale, comme le confirme l’annonce de la Décennie internationale des sciences océaniques pour le développement durable (2021-2030) par les Nations Unies le 5 décembre dernier.  

« L’océan doit être au premier plan et au centre de nos réponses aux changements climatiques » 
– Inia Seruiratu, Champion pour le climat de la COP23 

COP23

L’organisation de cette décennie vise à réunir les acteurs de l’océan du monde autour d’un cadre commun, grâce auquel les sciences de l’océan constitueront un appui aux Etats dans leur mise en oeuvre de l’Objectif de Développement Durable 14, pour la conservation et la gestion durable des ressources océaniques et marines.

Afin de mener à bien cet objectif, il est essentiel de soutenir le développement d’une économie maritime durable, incluant des analyses des bénéfices économique et sociaux d’une gestion durable de l’océan et basée sur la science des ressources marines. 

Il est également nécessaire d’améliorer la connaissance scientifique des impacts cumulatifs qui affectent nos océans, comme le réchauffement, l’acidification et la destruction des habitats naturels. Dans tous les cas, l’accomplissement de ces objectifs nécessite une plus grande implication et un plus grand soutien de la part du monde de la finance. 

   

Un soutien ambitieux aux sciences de l’océan est nécessaire 

D’après le Rapport Mondial sur les Sciences Océaniques de la Commission Intergouvernementale Océanographique de l’UNESCO (COI-UNESCO) publié le 5 Décembre dernier, la moyenne des dépenses nationales dédiées aux sciences de l’océan représente seulement entre 0,04% et 4% de l’investissement total en recherche et développement. 

Pourtant, une étude récente menée par la Fondation de la Mer (en partenariat avec le Boston Consulting Group) évalue le poids de l’économie bleue à 270 milliards d’euros, soit 14% du Produit Intérieur Brut (PIB) français. En effet, la France dispose plus de 11 millions de km2 de Zones Economiques Exclusives (ZEE) et possède le second plus grand territoire maritime au monde après les Etats Unis: un potentiel qui reste largement inexploité.   

« Appuyons-nous sur la connaissance pour agir » 
– Françoise Gaill, Vice-Présidente de la POC

La Plateforme Océan et Climat appelle à un soutien ambitieux aux sciences de l’océan de la part des secteurs publics et privés. Les flux financiers doivent être dirigés vers les initiatives innovantes qui travaillent au quotidien à la protection de l’océan, et soutenir la recherche afin d’identifier les solutions pour le futur. 

Comme l’explique Torsten Thiele, « la protection et la conservation de la diversité biologique en haute mer afin de répondre aux menaces envers les écosystèmes marins nécessite une approche nouvelle et innovante de la finance »

Dans cette logique, la Plateforme Océan et Climat espère que la tenue du One Planet Summit sera l’occasion de mettre en place une approche de la finance bleue innovante et durable, et appelle à l’émergence d’un mécénat pour l’océan. Car au fond, « l’océan n’est pas notre dernière chance, mais notre meilleure chance de combattre le changement climatique » – Patricia Ricard, Vice-Présidente de la POC.