Comme chaque année, le 8 juin célèbre à travers le monde la journée de l’Océan : une belle occasion de rappeler que l’océan joue un rôle primordial pour l’ensemble du vivant et fournit des services essentiels aux sociétés humaines. L’océan, qui reste largement inexploré, pourrait abriter entre 500 000 et plus de 10 millions d’espèces différentes, et constitue la pierre angulaire du système climatique : il absorbe chaque année 30 % du CO2 émis par l’Homme dans l’atmosphère et plus de 90 % de la chaleur additionnelle d’origine anthropique. Ces fonctions sont intimement liées à la bonne santé des écosystèmes marins, qui jouent un rôle important de pompe à carbone biologique.

 

Les conclusions des derniers rapports scientifiques du GIEC et de l’IPBES publiés en 2019 sont sans appel : le monde est confronté à une crise environnementale sans précédent, l’urgence climatique est bien réelle, et chaque jour, la biodiversité terrestre et océanique est menacée par les impacts croissant des activités humaines. En matière de lutte contre le changement climatique, il est donc plus que nécessaire de mettre en œuvre des actions et solutions concrètes pour protéger la biodiversité.

 

Sur le plan politique, l’année 2020, qualifiée de « Super » année pour la biodiversité, devait permettre un cadre ambitieux en matière de protection de la biodiversité. Congrès mondial de la nature, Conférence de l’ONU sur l’ODD14, COP15 de la Convention sur la Diversité Biologique ou encore COP26 de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique : autant d’événements internationaux desquels sont attendus une ambition et des engagements rehaussés en faveur du climat et de la biodiversité pour la décennie à venir.

 

Toutefois, cette ambitieuse feuille de route mondiale pour 2020 a été temporairement mise à mal par une crise sanitaire sans précédent. L’épidémie de Covid-19 à laquelle le monde est actuellement confronté vient pourtant rappeler une fois de plus que l’ensemble du vivant est interconnecté. Et de cette crise, plusieurs enseignements sont à tirer.  La crise actuelle a mis en lumière les liens forts entre protection de la biodiversité et santé humaine – rappelant la nécessité de traiter ces enjeux de manière conjointe. Il en est de même du triptyque océan-climat-biodiversité : la régulation du climat dépendant en grande partie de la bonne santé des écosystèmes océaniques, la protection de l’océan constitue une priorité, mais aussi un formidable réservoir de solutions pour construire un monde « Post-Covid » plus résilient et respectueux du vivant.

 

Aussi, le décalage de l’agenda international à 2021 ne doit en rien entacher la nécessité d’accroitre l’ambition politique, de construire des agendas d’action communs et de développer une gouvernance intégrée « océan-climat-biodiversité ». Il est de notre responsabilité à tous d’assurer une trajectoire ambitieuse qui nous invite à passer des promesses à l’action, des engagements aux solutions, en appelant les forces politiques, scientifiques, économiques, et de la société civile du monde entier à se rassembler pour atteindre les objectifs internationaux et inventer ensemble l’océan durable dont notre planète a besoin.