Pourquoi « Océan et Climat » ?

Couvrant 71 % de la surface du globe, l’Océan est un écosystème complexe qui fournit des services essentiels au maintien de la vie sur la Terre. Près de 30 % du CO2 émis chaque année par l’Homme dans l’atmosphère est absorbé par l’océan et il est également le premier fournisseur net d’oxygène de la planète. L’Océan constitue donc le principal poumon de la planète et se trouve au cœur de la machine climatique planétaire.

Si l’océan continue à limiter le réchauffement climatique global, depuis plusieurs décennies, la pression anthropique – principalement les émissions de CO2, la surexploitation des ressources et les pollutions ont dégradé les écosystèmes marins. Tous ces facteurs ont des conséquences directes sur ses capacité à réguler le climat. Il est donc urgent de maintenir la qualité fonctionnelle des écosystèmes marins et de restaurer ceux qui se dégradent, pour “un Océan en bonne santé, un climat protégé”.

 

Notre histoire

Alors même qu’il constitue un élément essentiel dans la régulation du climat, l’océan a longtemps été le grand absent des négociations climatiques. De ce constat et de la volonté d’y remédier est née la Plateforme Océan & Climat (POC) le 8 juin 2014, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Océan, avec l’appui de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO et d’un groupe informel d’acteurs de la société civile.

Parmi ces acteurs figurent le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), la Fondation Tara Océan, l’Institut Océanographique Paul Ricard, l’Iddri, le Comité Français de l’UICN, la Fondation Prince Albert II de Monaco, l’Institut océanographique – Fondation Albert Ier, Prince de Monaco, Surfrider Foundation Europe, Nausicaá, rejoints par le Cluster Maritime Français, Armateurs de France et l’Institut Français de la Mer.

Ainsi, la POC œuvre depuis 2014 pour une meilleure compréhension et prise en compte, par les décideurs politiques et le grand public, des messages scientifiques sur les interactions entre océan, climat et biodiversité, avec pour objectif d’intégrer l’Océan dans le régime climatique. 

Cet élan collectif s’est concrétisé par plusieurs victoires, notamment :

  • l’intégration de l’océan dans le préambule de l’Accord de Paris (2015) ;
  • l’intégration de l’océan dans l’Agenda Global de l’Action lors de la COP22 (2016) ;
  • le lancement du « Ocean Pathway Partnership » lors de la COP23 (2017) ;
  • l’intégration de l’océan dans la décision finale de la COP25, COP26 et COP27 .

Les membres de la POC ont également joué un rôle important d’influence auprès de la communauté internationale pour convaincre le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC) de produire un rapport sur l’Océan. Le GIEC décidera de produire ce rapport en 2016, et publiera trois ans plus tard le Rapport spécial sur l’Océan et la Cryosphère dans le contexte du changement climatique (septembre 2019). Forte de son expertise scientifique, la POC a été la seule ONG à participer à la revue gouvernementale française de ce rapport.

 

Le réseau

La POC rassemble plus de 100 membres – instituts de recherche, ONGs, aquariums, secteur privé, institutions françaises et agences internationales, collectivités territoriales. Ils travaillent ensemble à communiquer le message suivant : « un océan en bonne santé pour un climat protégé ». 

Car si l’océan est particulièrement vulnérable au changement climatique, il est également porteur de solutions d’atténuation et d’adaptation.

Retrouvez l’ensemble des membres ici.

Nos objectifs

La POC s’engage à faire entendre la voix de la société civile et participe à la mobilisation des acteurs de l’Océan sur les enjeux océan, climat et biodiversité. Elle coordonne un réseau fort de plus de 90 membres, issus de secteurs variés. Grâce à leur expertise et leur implication, la POC anime plusieurs groupes de travail thématiques et mène diverses actions de sensibilisation auprès du grand public : organisation de conférences et rendez-vous thématiques, production de contenus pédagogiques …

Source de découvertes scientifiques fondamentales et d’enjeux géopolitiques majeurs, la compréhension de l’Océan nécessite une approche transversale et pluridisciplinaire, particulièrement en ce qui concerne la recherche scientifique. En conséquence, la POC s’est engagée à accroître la production des connaissances scientifiques sur les enjeux océan-climat-biodiversité, notamment à travers l’action de son Comité scientifique, qui a activement contribué à la négociation pour la production d’un rapport sur l’Océan, menant à la publication du Rapport Spécial sur l’Océan et la Cryosphère en septembre 2019. 

Le travail de plaidoyer en faveur d’une meilleure intégration de l’Océan dans les politiques climatiques nationales et internationales caractérise l’action de la POC depuis sa création. Ce travail fut d’abord récompensé par l’intégration de l’océan dans le Préambule de l’Accord de Paris lors de la COP21 en 2015. Depuis, la POC continue à porter les enjeux océan-climat-biodiversité au sein de différentes instances – CCNUCC, CDB, BBNJ – et a publié en 2019 un nouveau plaidoyer, disponible en ligne, à destination des décideurs politiques. 

Vision 2021-2022

Aujourd’hui, une meilleure prise en compte des services écosystémiques, notamment dans les instances consacrées à la biodiversité, est nécessaire pour faire avancer le champ océan et climat.

La POC vise à apporter, à la société civile et aux décideurs, des connaissances et des éclairages nouveaux sur les enjeux, les défis et les solutions qui se posent aux interfaces entre la biodiversité, l’océan et le climat. Ces enjeux prennent de l’ampleur dans l’agenda politique et la France devra répondre aux objectifs internationaux.

2021-2022 sera un tournant important pour la préservation de l’océan et la prise en compte de son rôle dans la machine climatique. Par ailleurs, la France a pour ambition de mobiliser tous les acteurs de la société pour que la biodiversité bénéficie du même engouement que les questions climatiques, en vue du Congrès Mondial de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) – septembre 2021 – et la COP15 de la CDB (stratégie biodiversité post-2020).