Adapto : vers une gestion souple du trait de côte - site des polders de Mortagne-sur-Gironde

Mortagne-sur-Gironde, Chenac-Saint-Seurin-d’Uzet – France

Porteur du projet: Conservatoire du Littoral

Dates : 2017-2022

Classification

Risques

Solutions

Acteurs

Coûts

Résumé

Le projet Adapto cherche à faire la preuve par l’exemple de l’intérêt d’une gestion souple du trait de côte comme solution d’adaptation des territoires littoraux au changement climatique. C’est un projet financé par le programme Life de l’Union Européenne, et porté par le Conservatoire du Littoral et le Bureau de Recherches Géologiques et Minières. 

En France, il est déployé à l’échelle de 10 territoires pilotes, dont le site des polders de Mortagne-sur-Gironde, situé dans l’Estuaire de la Gironde. Ces polders ont été créés entre 1960 et 1970 dans le but d’installer une production agricole intensive sur des prés salés estuariens auparavant peu exploités et régulièrement recouverts par les eaux saumâtres. Suite à la tempête Martin, en 1999, ce site a été reconnecté à l’estuaire et le Conservatoire du Littoral s’est alors porté acquéreur des parcelles agricoles situées dans l’ancienne zone endiguée. Aujourd’hui la dépoldérisation du site sur plus de 20 ans permet de tirer un certain nombre d’enseignements. L’objectif du projet Adapto est de réaliser un bilan pluridisciplinaire de cette reconnexion, ainsi que de partager et lancer les réflexions concernant une potentielle reconnexion du polder amont. 

Les actions réalisées sont : (1) Une cartographie des habitats naturels ; (2) Le diagnostic des activités agricoles présentes sur le territoire ; (3) Un bilan des évolutions sédimentaires, faunistiques, floristiques et paysagères suite à la dépoldérisation du polder aval ; (4)  Des actions pédagogiques auprès de scolaires, d’élus, d’usagers et de gardes du littoral ; (5) Le développement d’outils d’aide à la décision (analyses multi-critères) et concertation autour des scénarios d’évolution possibles ; (6) Une analyse de la perception sociale des usagers et riverains; (7) La mise en place d’un indicateur de qualité écologique ; (8) Des échanges d’expériences avec d’autres sites et capitalisation sur la démarche menée.

Actions

Suite à la tempête Martin, en 1999, ce site a été reconnecté à l’estuaire et le Conservatoire du Littoral s’est alors porté acquéreur des parcelles agricoles situées dans l’ancienne zone endiguée. La zone est depuis laissée en libre évolution complète et fait l’objet de suivis scientifiques sur la faune, flore et l’évolution du paysage.

Dans le cadre du projet Adapto, le Conservatoire du Littoral déploie une série d’actions pédagogiques :

  • Développement et déploiement d’un programme pédagogique à destination de classes de primaires et collèges 
  • Sensibilisation et développement d’outils à destination des gardes de la région

Le projet s’attache également à organiser des événements de restitution et de communication des résultats du projet à destination des praticiens, élus et grand public au niveau local et régional. 

Le site participe à des actions nationales de capitalisation et de mise en perspective par rapport aux autres sites Adapto.

Dans le cadre du projet Adapto, les études suivantes sont réalisées:

  • Analyse historique et prospective de l’évolution des paysages 
  • Diagnostic des activités agricoles et conchylicoles présentes sur le territoire 
  • Modélisation des risques de submersion selon différents scénarios de gestion du trait de côte 
  • Cartographie des habitats naturels et analyse de leur évolution possible 
  • Bilan des évolutions sédimentaires, faunistiques, floristiques et paysagères suite à la dépoldérisation du polder aval
  • Analyse de la perception sociale des usagers et riverains 
  • Développement d’outils d’aide à la décision (analyses multi-critères) et concertation autour des scénarios d’évolution possibles 

Par ailleurs, un travail de recherche, mené en partenariat avec le Muséum National d’Histoire Naturelle dans le cadre d’Adapto, vise à élaborer un indicateur de qualité écologique adapté aux milieux naturels littoraux. Cet indicateur doit notamment permettre de qualifier l’impact des projets de reconnexion sur la qualité écologique des milieux naturels littoraux, et de suivre leur état dans le temps. C’est un enjeu essentiel pour le Conservatoire du littoral et ses gestionnaires, qui ont un objectif d’amélioration de la qualité écologique. Il s’agit aussi d’apporter des éléments de réponse aux inquiétudes exprimées par différents acteurs du monde de l’environnement, sur les impacts négatifs potentiels de la reconnexion marine sur certaines espèces animales et végétales inféodées aux milieux doux.

Bilan

Depuis la reconnexion du polder aval, les vitesses de sédimentation observées sur ce site sont exceptionnelles. En l’espace de quinze ans, le niveau topographique initial a été regagné, et une reconquête progressive d’une végétation caractéristique des marais estuariens s’est engagée. Outre les qualités intrinsèques de ces milieux, les roselières et les habitats de prés salés jouent un rôle tampon en absorbant une partie de l’énergie de la houle incidente, ce qui diminue son impact sur le trait de côte, protégeant ainsi la digue construire en retrait.

  • Le site est en propriété du Conservatoire du littoral pour la totalité de sa surface. Un accompagnement par le Conservatoire du littoral et le gestionnaire sur un temps long qui a visé tout d’abord la mise en place d’actions de renaturation, la libre évolution du site facilitée par l’absence de forts enjeux économiques et humains. 
  • Un contexte estuarien spécifique, avec un fort taux de sédimentation

Importance de vulgariser et restituer largement les résultats des suivis menés sur le site auprès des acteurs locaux, pour renforcer l’acceptation sociale des choix de gestion.

Partenaires

Partenaires techniques : Conservatoire du Littoral, Conservatoire d’espaces naturels Nouvelle-Aquitaine, Bureau de Recherches Géologiques et Minières, Muséum National d’Histoire Naturelle, CPIE Marennes-Oléron, services de l’état, communes et intercommunalités, acteurs économiques, riverains

Partenaires financiers: Union Européenne, Région Nouvelle Aquitaine, Office Français pour la Biodiversité, Fondation de France, Fondation Total

Ressources