Après une première reconnaissance à la COP21, l’Océan poursuit son intégration dans les négociations de la COP22 à la hauteur de son importance pour le climat.
« La COP n’a jamais été aussi bleue » : c’est par ces mots que Ronny Jumeau, ambassadeur des Seychelles aux Nations unies, a débuté son discours lors de la session de haut niveau sur le Global Climate Action Agenda de la COP22 ce 17 novembre.
Déjà, la COP21 avait marqué une étape décisive : inscrit dans le Préambule de l’Accord de Paris, l’océan faisait l’objet d’une demande de rapport spécial Océan, validée par le GIEC à peine quelques mois plus tard. La COP22 a tenu toutes ses promesses du point de vue de la mobilisation des Etats, des institutions et du grand public pour prendre en compte le rôle fondamental de l’océan dans la lutte contre le réchauffement climatique mais beaucoup reste à faire pour passer de l’accord de Paris à l’action.
Les Etats signataires de la deuxième déclaration « Because the Ocean » ont relevé l’ambition de leur engagement en faveur de l’Océan pour la révision de leurs contributions nationales. Ils ont formulé le souhait d’œuvrer avec les acteurs non étatiques à la mise en place d’actions concrètes pour l’océan notamment dans le cadre du Global Climate Action Agenda.
La France y a joué un rôle de premier plan. Pour Ségolène ROYAL, présidente de la COP21 « L’avenir de la Terre, c’est la mer ». Déjà largement mobilisée à Paris sur les enjeux « océan et climat », Mme ROYAL a annoncé, à Marrakech, son soutien à la création d’une Alliance des initiatives océan et climat afin de réaliser « l’ambition de réussir un développement durable en mer pour ne pas reproduire les erreurs que nous avons faites à terre ».
Pour relever cet immense défi, les Etats peuvent compter sur les acteurs non-étatiques. C’est ce qu’a tenu à rappeler Françoise Gaill, coordinatrice du Comité scientifique de la Plateforme Océan et Climat : « Nous serons au côté des États dans notre ambition commune pour l’océan et le climat avec comme priorités :
– investir dans l’océanographie et les sciences marines pour renforcer la connaissance sur les liens entre océan et climat
– reconnaître le rôle des écosystèmes marins et côtiers en tant que puits naturels de carbone
– accélérer la mise en place d’un réseau cohérent et résilient d’aires marines protégées
– développer les énergies marines renouvelables en préservant la biodiversité
– accompagner la transition énergétique du transport et des activités maritimes
– soutenir prioritairement les mesures d’adaptation pour les régions les plus vulnérables
– renforcer les transferts de technologies vers les territoires côtiers les plus vulnérables
– dédier une partie du Fonds Vert aux projets marins et côtiers ».
La Plateforme a également donné la parole à la jeunesse, plus que jamais pourvoyeuses de solutions pour la préservation de l’océan. Un groupe de jeunes scientifiques, YO ! (Youth for Ocean), issu du projet FACT-O (French American Climate Talks on Ocean), a ainsi pu échanger avec la présidente de la COP21 et ministre française de l’Ecologie, Ségolène Royal, et le président de la République, François Hollande. Un concours étudiant a aussi été organisé : le POC Challenge. Le lauréat, Simon Bernard, a de cette façon pu présenter son projet de réduction des gaz à effet de serre des navires pendant la COP22.
La Plateforme Océan et Climat reste mobilisée en 2017 pour que cette nouvelle alliance produise des recommandations concrètes sur les actions océan et climat !
Prochain grand rendez-vous : la Conférence des Nations unies sur l’océan sur les moyens d’atteindre l’objectif de développement durable « océan » (ODD14) qui se tiendra à New York du 5 au 9 juin 2016.
#OceanforClimate