Grand absent des discussions climatiques il y a encore un an, l’Ocean a finalement été intégré à la COP21 dans l’Accord de Paris et fera l’objet d’un rapport spécial du GIEC. L’heure est désormais à la mise en œuvre des engagements des pays signataires de l’Accord de Paris. Une course contre la montre s’engage pour que chaque Etat membre définisse des mesures spécifiques pour l’océan.
L’océan au cœur de la machine climatique
Couvrant 71% de la surface du globe, l’océan produit plus de 50% de l’oxygène que nous respirons et absorbe environ 30% du CO2 et 93% de l’excès de chaleur générés par les activités humaines. La reconnaissance inédite de l’océan par la communauté internationale comme le régulateur essentiel du climat lors de la COP21 n’est qu’un premier sursaut face à l’ampleur des bouleversements.
Une course contre la montre s’engage pour préserver le poumon de la planète et l’écosystème qui atténue aujourd’hui considérablement les effets du changement climatique. Puits de carbone, il absorbe 25% des émissions de gaz à effet de serre mais sa composition chimique évolue et la vie marine subit de plein fouet 30% d’acidification depuis la révolution industrielle. A ce rythme, l’acidification pourrait augmenter de 150% d’ici à 2100 mettant en péril la majeure partie des écosystèmes marins.
Une source de solutions à préserver
Mais l’océan est aussi un formidable gisement de solutions en matière de développement durable. Solutions technologiques ou fondées sur la nature, considérer l’océan à sa juste valeur implique un gigantesque travail de sensibilisation auprès des acteurs politiques.
« Protéger le climat en préservant l’océan et ses fonctions vitales paraît de plus en plus évident. Mais la bataille est loin d’être remportée. Pour la Plateforme Océan et Climat, l’un des enjeux à long terme, est de faire émerger, autour de l’océan, des réflexes et des automatismes. Nous avons à relever un défi considérable : créer, dans l’esprit des négociateurs climatiques et, plus largement, dans celui des décideurs, une véritable culture de l’océan. Car nous avons une formidable opportunité devant nous. En tirant les leçons du passé, nous pouvons construire les fondations d’une économie nouvelle, dans laquelle acteurs scientifiques et économiques travailleraient main dans la main, pour élaborer des solutions respectueuses de l’environnement marin. Il en est encore temps ! » explique Françoise Gaill, Directrice de recherche au CNRS et coordinatrice du Comité scientifique de la Plateforme Océan et Climat.
1,5°C un scénario les pieds dans l’eau
Un réchauffement climatique supérieur à 1,5 degré aurait des conséquences importantes sur l’augmentation du niveau de la mer. D’ici 2100 il augmentera de 9 cm à 88 cm en fonction des scénarios du GIEC. L’avenir des populations du littoral, soit bientôt 80% de la population mondiale, dépend directement de notre capacité collective à nous saisir efficacement des enjeux « océan et climat ».
Cela passera sans doute par le Fonds vert pour le climat, qui doit aussi permettre d’aider les pays, dont les littoraux sont d’ores et déjà impactés par le changement climatique, à s’y adapter.
Faire travailler ensemble décideurs, société civile et scientifiques pour « booster » un plan d’action international en faveur de l’Océan
Lors de la COP22, la Plateforme Océan et Climat poursuit sa mobilisation auprès des Etats et de la société civile. Elle organisera la deuxième édition du Forum Océan et Climat le 11 novembre en zone verte de la société civile et sera co-organisateur de l’Oceans Action Day le 12 novembre en zone bleue des négociations.
L’objectif est d’inscrire dans les contributions de chaque pays un plan d’action « océan » relatif aux littoraux, aux populations, aux écosystèmes, etc. Atténuation, adaptation, financement, sciences, jeunesse seront autant de thèmes abordés sous l’angle de l’Agenda de l’action lors des Ocean for Climate Days les 11 et 12 novembre à Marrakech.
La Plateforme Océan et Climat vous donne rendez-vous pour les OceanforClimate Days les 11 et 12 novembre à la COP22 !