Cette année, l’océan sera enfin au centre des négociations climatiques. Il était temps : il aura fallu attendre 21 années de COP climat et l’intégration de l’océan dans le préambule de l’Accord de Paris en 2015 pour que l’océan émerge au sein du processus de la Convention-Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique (CCNUCC). La COP25 se veut bleue, et le fait savoir : en témoigne son logo qui révèle deux teintes de bleues, et en son centre, un chronomètre rouge, symbole de l’urgence climatique actuelle mise en lumière par les conclusions alarmantes des derniers rapports du GIEC, notamment le rapport spécial sur l’Océan et la Cryosphère, rendu public à Monaco en septembre dernier.
Ainsi la COP25, qui se tiendra du 2 au 13 décembre à Madrid, sous présidence chilienne, a été annoncée comme une “Blue COP” par la Présidente de la COP25 et ministre de l’environnement du Chili, Carolina Schmidt. Une victoire pour la Plateforme Océan et Climat et ses membres, qui oeuvrent depuis 2014 pour une meilleure prise en compte du rôle de l’océan dans les négociations climatiques. Cette COP sera essentielle pour encourager les Etats à intégrer des mesures relatives à l’océan dans leurs contributions déterminées au niveau national (NDC), qu’ils devront réviser à la hausse en 2020. Il s’agira également d’un moment fort pour la communauté océan, puisque plus de 100 événements seront cette année consacrés à ce sujet majeur : une grande première au sein de la convention climat.
C’est dans cette perspective, et à la suite des 9 recommandations publiées lors de la COP21, que la Plateforme Océan et Climat publie son plaidoyer fort de 20 recommandations, pour “un océan en bonne santé, un climat protégé”: un plaidoyer résolument ouvert sur le nexus océan-climat-biodiversité, sujet majeur de l’agenda international à venir.
Fruit du travail et de l’expertise de ses 70 membres, ce plaidoyer propose des solutions et des mesures concrètes, fondées sur les dernières informations scientifiques disponibles, pour urgemment préserver notre océan et sa biodiversité dans le contexte du changement climatique. Quatre grands défis y sont identifiés :
- l’atténuation(réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer les puits naturels de carbone) ;
- l’adaptation(favoriser l’adaptation des écosystèmes marins et des communautés vulnérables au changement climatique) ;
- la science(renforcer la recherche et diffuser les connaissances sur les interactions océan et climat) ;
- la finance durable(lever des fonds pour les projets océan-climat).
Autant de priorités d’actions fondées sur la science indispensables pour diminuer rapidement les émissions, limiter la hausse des températures à 1,5°C et réduire largement les risques et les conséquences du changement climatique sur les écosystèmes et les sociétés humaines.
Aussi, et en vue de l’année 2020 qui portera le thème de la biodiversité au coeur de l’agenda international, le Congrès Mondial de l’UICN en France, suivi de la COP15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB) en Chine constitueront une opportunité majeure pour porter ces recommandations et renforcer la prise en compte des fonctions climatiques de l’océan dans le futur cadre international pour la biodiversité post-2020
Pour découvrir le plaidoyer de la Plateforme Océan et Climat, suivez ce lien ou cliquez sur l’image ci-dessus
Crédit photo: Terry Ouzana – Fondation Tara Océan