L-TAP : le plan d'adaptation à long terme de Tuvalu

Tuvalu

Durée : Depuis 2022

Pilotage : PNUD, Gouvernement de Tuvalu

Classification

Risques

Solutions

Acteurs

Coûts

Résumé

Tuvalu est un atoll dont la capitale, Funafuti, est située à 0,5 m au-dessus du niveau moyen des marées hautes de printemps. Elle est donc particulièrement vulnérable à l’élévation du niveau de la mer : 46 % de l’environnement construit de Fongafale (l’île principale de la capitale Funafuti), se trouve déjà sous le niveau de la mer. D’ici 2050, on estime que la moitié des terres de Fongafale seront immergées par les marées quotidiennes. D’ici 2100, 95 % des terres pourraient être inondées lors des marées hautes régulières. En réponse aux défis pressants de l’élévation du niveau de la mer, le gouvernement de Tuvalu, avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ont développé le L-TAP : le plan d’adaptation à long terme de Tuvalu. L-TAP est le premier plan d’adaptation national techniquement faisable, fondé sur la science et conforme à l’élévation connue du niveau de la mer. Le plan est conçu afin que l’ensemble de la population nationale puisse être accueilli sur l’île principale de la capitale, en toute sécurité au-delà de 2100. Il prévoit la surélévation de terres pour permettre la relocalisation progressive des personnes et des infrastructures, la construction et l’amélioration de logements et de facilités de transport et d’approvisionnement en eau. En fonction des évolutions futures du niveau de la mer et des besoins au-delà de 2100, une deuxième phase prévoyant une surélévation supplémentaire des terres est également prévue dans le L-TAP.

Actions

Le L-TAP s’appuie sur les données intégrées collectées grâce à la technologie LiDAR (Light Detection And Ranging technology) aéroportée, et s’inscrit dans la ligné des travaux menés dans le cadre du Projet d’Adaptation Côtière de Tuvalu (TCAP), financé par le Fonds Vert pour le Climat et mis en œuvre par le PNUD. La technologie LiDAR a permis de collecter rapidement des informations précises sur la hauteur de la surface terrestre et la profondeur du fond marin. Les données ont été collectées dans les neuf atolls de Tuvalu, comprenant les îles, les récifs et les lagons environnants, pour une superficie totale d’environ 500 kilomètres carrés. Ces données de base ont permis de mieux évaluer la relation entre l’élévation du niveau de la mer et l’altitude des terres dans les 9 atolls de Tuvalu et de comprendre leurs potentiels respectifs d’adaptation à long terme.

Le L-TAP prévoit de surélever 3,6 km² de terres pour permettre la relocalisation progressive des personnes et des infrastructures. À cet égard, ce plan poursuit à long terme les travaux engagés dans le cadre du projet d’Adaptation Côtière de Tuvalu (TCAP) qui prévoit la création et élévation de 7,3 hectares de terres dans la capitale Fongafale et sur les îles rurales de Nanumaga et Nanumea, dans le but de protéger les communautés contre les risques côtiers futurs.

La surélévation des terres est envisagée pour permettre une relocalisation progressive des personnes et des infrastructures. Funafuti attire déjà les populations rurales des îles périphériques, est constitue ainsi l’île la plus mixte et diversifiée de Tuvalu. Cette dynamique socio-économique et culturelle, combinée aux caractéristiques géophysiques, ont encouragé à concentrer les investissements et les projets de relocalisation sur Fongafale. L’extension des terres permettra le développement de futurs logements, de facilités, d’espaces publics et d’une plage de sable protégée, ainsi que l’amélioration du port et de l’aéroport. Les nouvelles terres récupérées seront nivelées pour faciliter le drainage des eaux pluviales, et les améliorations apportées à l’aéroport comprendront des systèmes de récupération et de collecte des eaux de pluie à grande échelle.

Bien que le L-TAP soit conçu pour un horizon temporel au-delà de 2100, il intègre néanmoins la possibilité d’une phase II, en fonction des besoins futurs, impliquant de nouveaux niveaux surélevés sur les terres existantes de Fongafale.

Bilan

Le projet est en cours.

« Alors que des initiatives telles que celle-ci offrent de l’espoir pour s’adapter aux conséquences du changement climatique, il est évident que l’adaptation à long terme dépendra de bien plus. Des efforts concertés sont nécessaires pour débloquer le flux de capitaux privés vers Tuvalu et répondre aux facteurs macroéconomiques tout en permettant la croissance économique.

Il est également crucial de reconnaître les implications de « pertes et dommages » pour des pays comme Tuvalu. Ces sociétés sont les premières à payer le prix du changement climatique et des émissions émises dans d’autres régions du monde. Pourtant, ce sont aussi celles qui montrent la voie face aux défis climatiques et démontrent que le changement est possible, avec courage, prévoyance et imagination. Le reste du monde doit intensifier ses efforts sans délai. » (source : Notes from Tuvalu: Leading the way in adapting to sea-level rise | United Nations Development Programme)

Ressources

Contact

  • Arthur Webb (UNDP) : arthur.webb@undp.org