La COP26 pour le Climat débute aujourd’hui, et le monde est tourné vers Glasgow où se tiendront pendant 12 jours des négociations décisives pour l’avenir de l’humanité. Après deux années de reports consécutifs dus à la pandémie de Covid-19, cette COP est très attendue de la communauté internationale, puisque les États doivent annoncer leurs nouveaux plans d’actions nationaux pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Cette COP doit aussi parvenir à un accord concernant les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris (en anglais, ‘Paris Rulebook’) et sur les moyens financiers alloués pour les mettre en œuvre, alors que les négociations n’avaient pas abouti lors des dernières éditions. Des enjeux de taille, tristement mis en lumière par le bilan de l’année 2020 qui a vu se dérouler un nombre inédit d’événements extrêmes et des concentrations de CO2 encore jamais atteintes. 

Le bilan pour l’océan est lui aussi critique, sa capacité à réguler le climat risquant de s’amenuiser à mesure que les pressions anthropiques croissent. Pourtant, ce dernier fait l’objet d’une mobilisation sans précédent de la part des États et de l’ensemble de la société civile. Pour la première fois, les voix s’unissent autour du formidable potentiel de l’océan et des solutions qu’il offre pour lutter contre le changement climatique. 

 

La protection des écosystèmes marins et côtiers de mieux en mieux intégrée dans les stratégies climatiques 

Comme l’ont souligné les experts du GIEC et de l’IPBES dans leur rapport conjoint de juin 2021, protéger les écosystèmes marins et côtiers constitue une action efficace pour atténuer les effets du changement climatique, tout en favorisant l’adaptation et le bien-être des populations. L’océan comme solution pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris : une idée qui fait son chemin auprès des États, comme le révèle la Plateforme Océan & Climat dans son analyse « Les solutions fondées sur la nature marines et côtières dans les Contributions Déterminées au niveau National » (CDN) publiée ce jour (en anglais). En analysant 113 contributions publiées dans le cadre du premier cycle de révision (Article 4.3 de l’Accord de Paris), ce rapport met en exergue l’intégration croissante des solutions fondées sur la nature issues de l’océan dans les stratégies climatiques des États parties à la Convention Climat, avec une prise en compte par 67 pays en 2021 contre 51 en 2015. Une évolution qui témoigne d’une ambition plus marquée en faveur de l’océan, de sa biodiversité et des populations qui en dépendent. 

 

L’appel de la société civile pour accélérer les solutions issues de l’océan 

Si le rôle majeur que joue l’océan est de mieux en mieux connu par les décideurs politiques, la tâche reste colossale afin de préserver son intégrité et limiter le réchauffement global en dessous de 1,5°C. Pour y parvenir, la baisse drastique de nos émissions de gaz à effet de serre est une priorité absolue, mais l’océan a également son rôle à jouer et constitue un atout essentiel pour parvenir à un futur neutre en carbone

C’est autour de ce message que la communauté océan et les Champions du Climat se sont réunis, en signant la déclaration “Océan pour le Climat”. Soutenue par plus de 100 organisations de la société civile (scientifiques, ONG, entreprises, organisations internationales…), cette déclaration appelle les gouvernements à accélérer le déploiement des solutions issues de l’océan pour diviser par deux nos émissions d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. À ce titre, la transformation des industries maritimes vers des modèles bas carbone, combinée à la préservation des écosystèmes marins et côtiers, (dont ceux qui séquestrent de grande quantité de CO2 comme les mangroves, herbiers marins et marais salés) et à une gestion intégrée de l’espace océanique sont les clefs pour parvenir à un futur résilient pour la nature et les Hommes. La déclaration appelle également à la mobilisation du secteur financier pour soutenir la science et le développement de ces solutions bleues, condition indispensable pour passer à l’action en faveur d’un océan restauré. 

 

La COP26 débute aujourd’hui et face à l’urgence, tous les efforts doivent converger vers le déploiement de solutions permettant de préserver l’avenir de notre planète bleue et de ceux qui y vivent. Dans ce contexte, un océan en bonne santé offre de nombreuses réponses pour atténuer les conséquences du changement climatique et engager nos sociétés vers une transition durable et respectueuse du vivant. C’est convaincue de ce message que la Plateforme Océan & Climat, aux côtés de ses membres et de l’ensemble de la communauté océan, sera présente à Glasgow et plus mobilisée que jamais pour faire de cette COP “un tournant historique” pour l’humanité. 

 

 

Anaïs Deprez