Simulation participative pour la sensibilisation des acteurs de l'aménagement du littoral face au risque de submersion marine (LittoSIM)

Île d’Oléron, Dieppe, Camargue, Villers sur mer – France

Dates : 2015-2022

Porteur du projet: Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) – UMR LIENSs

Classification

Risques

Solutions

Acteurs

Coûts

Résumé

LittoSIM est une plateforme de simulation participative à destination des élus et techniciens locaux concernés par la gestion du risque de submersion marine. La simulation se présente sous la forme d’un jeu sérieux intégrant à la fois un modèle de submersion marine, la modélisation d’acteurs agissant sur le territoire et d’actions de jeu jouées in situ par des élus et techniciens (communes et intercommunalité). La simulation propose une réflexion sur les effets des types d’aménagement du territoire sur la gestion du risque de submersion (défenses frontales, modes d’urbanisation, défenses douces, retrait stratégique). Le jeu vise à explorer différents scénarii de gestion des risques de submersion, dont le déroulement est à la fois induit par les choix d’aménagement des joueurs et par la simulation en tant que telle, contraignant ainsi les trajectoires de jeu. Financé par le CNRS, la Fondation de France et la Région Nouvelle Aquitaine, différentes configurations de la simulation sont disponibles pour s’adapter aux spécificités territoriales des acteurs locaux : côtes basses sableuses, côtes à falaises et valleuses, territoires estuariens.

Actions

Le projet de recherche LittoSIM, comprend le développement de l’outil, son déploiement dans différents territoires pilotes et l’évaluation des apprentissages induits auprès des élus et gestionnaires, et leur appréhension de l’espace et du territoire à risque et de son aménagement. Le public prioritaire sont les autorités locales et régionales, ainsi que les ingénieurs et techniciens locaux mais il est possible d’inviter également des représentants des services de l’Etat.

Pendant des ateliers de 3 à 4 heures, 8 à 12 acteurs locaux expérimentent différentes actions possibles. Après une première introduction de l’atelier, les participants se répartissent en équipes de deux à 3 personnes ; chaque équipe ayant la charge d’une commune de la simulation. Durant la simulation, les participants expérimentent différentes actions possibles : construction/rénovation de digues, renforcement des cordons dunaires ou de galets, construction hors ou dans la zone inondable, plus ou moins loin du littoral, avec ou sans urbanisme adapté, modification des PLU communaux entre zones agricoles, naturelles, à urbaniser.

Les joueurs interagissent entre eux, ainsi qu’avec l’agence du risque, pour élaborer des stratégies concertées à l’échelle du territoire. Ils doivent composer avec des forçages qui se présentent sous forme de contraintes financières, réglementaires et d’incitations. L’aménagement effectif du territoire est confronté à la modélisation de la submersion (surface inondée, hauteur d’eau, parcelles bâties inondées…) après plusieurs tours de jeu (correspondant à des années). 

À la suite de la simulation, les participants échangent sur les stratégies délibérément choisies par eux et sur celles induites par le jeu, puis sont amenés à débattre sur les apports du jeu, en termes de connaissance du risque (aléa, vulnérabilité liée aux pratiques d’aménagement), de réflexion sur les opportunités et les difficultés de coordination entre acteurs, ainsi qu’en termes d’apprentissages induits par le forçage imposé par le modèle aux joueurs.

Différentes configurations de la simulation sont disponibles pour s’adapter aux spécificités territoriales des acteurs locaux. Une configuration pour les côtes basses sableuses, une autre pour les côtes à falaises et valleuses et une troisième pour les territoires estuariens.

Bilan

Les réussites du dispositif LittoSIM sont illustrées ici par son application au territoire de l’île d’Oléron en 2017. Quatre ateliers ont été organisés auprès des élus et des techniciens des communes de l’île. Pendant les ateliers LittoSIM, les participants se sont attelés collectivement à la mise en place d’une stratégie de prévention efficace et coordonnée du risque submersion pour leur île. 

Les 33 personnes ayant participées aux ateliers (maires et autres élus, chargés de mission ou responsables de services) déclarent avoir beaucoup apprécié l’atelier qu’elles qualifient de « ludique », « intéressant » et « efficace ». L’évaluation des ateliers révèle que ceux qui ont le plus appris, sont plutôt les élus communaux qui avaient un niveau de connaissance des stratégies de prévention avant les ateliers, moins important que les techniciens et agents intercommunaux. Environ un tiers des participants ont changé d’avis sur les différentes stratégies de prévention avec une évolution notable en faveur des stratégies dites de défense douce.

Les ateliers ont été l’occasion d’un rapprochement entre élus et agents. Les ateliers ont eu pour effet de créer de la concertation à propos de la gestion du risque de submersion auprès des agents et des élus les moins impliqués par ce sujet. Le dispositif LittoSIM leur a permis de monter en capacité, sans trop entrer sur des aspects techniques, et de se forger un avis sur les différentes options de gestion.

Entre 2021 et 2022, le CEREMA ainsi que d’autres organismes se forment à l’utilisation de LittoSIM, afin d’être autonome dans l’organisation et l’animation d’ateliers dans les territoires. Ceux qui sont intéressés pour une formation peuvent contacter l’organisation porteuse de LittoSIM ( contact-littosim@univ-lr.fr )

Les facteurs clés du développement et de la mise en œuvre de LittoSIM ont été:

  • L’adaptation du dispositif de simulation aux grandes particularités territoriales (type de côte, type d’aléas, type de solidarité), sans toutefois intégrer les spécificités locales qui nécessiteraient de redévelopper l’outil de simulation à chaque fois
  • La mise en place de partenariats avec les organismes/institutions locaux, porteurs des enjeux de gouvernance de prévention du risque
  • De proposer un équilibre entre des objectifs pédagogiques (tester des mesures alternatives de prévention) et une liberté de jeu permettant aux participants d’exprimer leur propre ressenti et points de vue sur la gestion du risque de submersion
  • Le temps de débat qui se déroule lors du débriefing de la simulation. Ce temps est un moment clé, durant lequel les participants relient l’expérience vécue à leur propre réalité de terrain. Il ne doit pas être négligé et requiert une facilitation de qualité

La prise en main de LittoSIM pour pouvoir organiser des ateliers dans les territoires, requiert de se former en amont. Des formations au dispositif de 2 à 3 jours sont en cours de réalisation.

L’utilisation de LittoSIM requiert un équipement informatique constitué entre autres de plusieurs tablettes, d’un ordinateur de calcul et d’un vidéoprojecteur ultra courte focale. Le coût de cet équipement est entre 5.000 et 6.000€. Différents organismes sont déjà équipés du kit informatique nécessaire. Des prêts peuvent être envisagés.

Partenaires

Partenaires techniques : Services de l’Etat, Autorités régionales ou locales, Universités et institutions scientifiques

Partenaires financiers: CNRS, Communauté de Communes d’Oléron, Université de Caen, Région Nouvelle Aquitaine, Fondation de France

Ressources