Plan d'Action de Réduction des Impacts des Infrastructures Côtières en Afrique de l'Ouest (PRISE)

Île de Boavista (Cabo Verde), Delta de Kapatchez (Guinée), Archipel des Bijagos (Guinée-Bissau), Banc d’Arguin (Mauritanie), Delta du Saloum (Sénégal) – Afrique de l’Ouest

Porteur du projet: Fondation MAVA

Dates : 2020

Classification

Risques

Solutions

Acteurs

Coûts

Résumé

La zone côtière de l’Afrique de l’Ouest connaît depuis ces dernières années une transformation importante liée en partie au développement d’infrastructures diverses (touristiques, routes, digues, ports etc.) qui répondent à une volonté de développement économique et social des territoires. Cependant, cette transformation menace la biodiversité de cette zone. L’objectif de cet Orientation d’Aménagement et de Programmation (OAP) est d’arriver à réduire les impacts des infrastructures sur les mangroves, les tortues marines et les herbiers marins. Le grand résultat visé est que « d’ici à 2022, le développement des infrastructures sur les principales plages de ponte des tortues, ainsi que dans les mangroves et les herbiers marins, sera réglementé et durable ».

Actions

Le projet PRISE intègre dans sa première stratégie l’Amélioration des connaissances et des outils. Il espère ainsi  élaborer et capitaliser sur les bonnes pratiques en matière de gestion et de protection des écosystèmes clés, identifier les zones côtières d’intérêt biologique, sensibles et vulnérables à l’implantation des infrastructures. Il prévoit également de renforcer les systèmes de suivi et de surveillance participative des sites sensibles prioritaires. 

Le projet PRISE intègre dans ses stratégies l’amélioration du cadre juridique (Stratégie 3). A ce titre, le projet vise à l’actualisation des cadres juridiques de chaque pays et l’adoption des conventions pertinentes, protocoles et directives régionaux au niveau national. Le projet intègre également le soutien à l’application des outils et des connaissances au niveau des sites (Stratégie 4). Il espère ainsi que les écosystèmes côtiers soient bien pris en compte/intégrés. Mais également que les évaluations environnementales soient intégrées dans le processus de planification et de développement des infrastructures et les nouveaux projets d’infrastructures sont assujettis à un contrôle environnemental

L’Orientation d’Aménagement et de Programme prévoit la production d’une série de documents réglementaires afin de soutenir ces stratégies:

  • Inventaire des infrastructures susceptibles d’impacter négativement les sites prioritaires 
  • Rapport d’identification des zones côtières d’intérêt biologique, sensibles et vulnérables à l’implantation des infrastructures 
  • Plan d’aménagement de la zone côtière intégrant la protection des écosystèmes sensibles de l’Archipel de Bijagos
  • Plan d’aménagement de la zone côtière intégrant la protection des écosystèmes sensibles du Delta du Saloum
  • Plans de zonage pour les sites prioritaires 
  • Guides sectoriels de bonne pratiques environnementales
  • Rapports Évaluations Environnementales Sociales et Stratégiques (EESS) et audits environnementaux d’infrastructures ayant des impacts négatifs dans ou autour des sites prioritaires 

Le projet prévoit dans sa stratégie 2 des actions de plaidoyer et de sensibilisation. Les résultats espérés sont que les organisations de société civile (OSC), les communautés locales, les réseaux nationaux de parlementaires aient les capacités requises pour participer à la réduction des impacts des infrastructures et de s’engagent à protéger les écosystèmes côtiers sensibles. De même, le projet entrevoit que le secteur privé comprend la nécessité de protéger les écosystèmes et s’engage à minimiser les impacts des infrastructures sur la zone côtière. Enfin, l’objectif est également que les Institutions étatiques soient outillées pour mieux engager les parties prenantes (OSC, communautés, secteur privé) dans un dialogue pour protéger les écosystèmes côtiers sensibles contre les impacts des infrastructures.

Afin de parvenir à ces objectifs, le PRISE prévoit de 

  • Former les services techniques et les cadres professionnels sur les nouvelles techniques de gestion des écosystèmes sensibles;
  • Le transfert de connaissance entre les services techniques dans les pays ciblés
  • Partager des expériences sur la gestion des écosystèmes sensibles entre les différents pays ciblés (ateliers, visites et entretiens techniques sur les sites, autres activités,…).
  • Renforcer les capacités des techniciens nationaux sur l’utilisation des nouvelles technologies (télédétection, drônotique, caméras draps, appareils photos numériques, tablettes, GPS, jumelle Longue Portée, barques motorisées, vedettes, etc.) pour le suivi des écosystèmes sensibles dans les pays ciblés.
  • Elaborer des guides de bonnes pratiques environnementales.
  • Publier, diffuser, vulgariser les guides produits avec les parties prenantes dans les pays ciblés (Ateliers, documents, visites d’échanges,…).

Bilan

L’initiative est toujours en cours, cependant l’évaluation à mi-parcours réalisée en 2020 a identifié les principales réussites suivantes:

  • L’amélioration de la base de connaissances techniques essentielles sur la gestion de l’espace côtier (outils de gestion, nature des impacts et risques liés, mesures de gestion…) et la mise à disposition d’informations sur les états de référence des écosystèmes sensibles et des cadres juridiques pertinents dans les pays ciblés
  • L’élaboration d’outils de bonnes pratiques en matière de planification des infrastructures (plans de développement des infrastructures, plans d’aménagement dans les ministères concernés)
  • L’ Elaboration et mise en œuvre de plans de gestion intégrée en cours sur des sites prioritaires (Cabo Verde, Guinée Bissau) 
  • La réalisation des Évaluations Environnementales Sociales et Stratégiques (EESS) d’infrastructures impactantes dans deux pays (PNBA, Delta de Kapatchez)

Les principaux facteurs de succès incluent entre autres:

  • Ce plan d’action a été élaboré par les partenaires, en mobilisant l’expertise des acteurs de la sous-région
  • La mise en oeuvre est multi-partenariale, avec une répartition claire des rôle et des responsabilités et un système collégial de suivi et de gestion adaptative au niveau global, qui implique les différentes catégories d’acteurs
  • La mise en place et l’implication active des équipes Nationales de Coordination dans la mise en œuvre globale de l’initiative pour promouvoir l’appropriation nationale et la continuité des initiatives entamées

Les principales difficultés identifiées concernent tout d’abord les retards importants dans certaines activités, aggravés d’autant plus par la pandémie de COVID19. Ensuite, le besoin de renforcer encore plus la coordination et la collaboration intersectorielles dans les pays est nécessaire. Enfin, la faible implication du secteur privé dans l’initiative a posé un certain nombre de difficultés. 

Partenaires

Partenaires techniques :

  • Wetlands International Afrique Central et de l’Ouest et PRCM, 
  • Institutions étatiques (DEEC, ANAT et DAMCP au Sénégal, DCE et PNBA en Mauritanie, AAAC et IBAP en Guinée Bissau, BGEEE et OGPR en Guinée, INGT au Cap-Vert)
  • Institutions académiques et de recherches (ISE au Sénégal, Université de Nouakchott Al-Asriya en Mauritanie, Université du Cap-Vert et le Centre de Suivi Ecologie CSE)
  • Organisations sous régionales (RAMPAO et Convention d’Abidjan)
  • Organisations de la société civile (ADAD au Cap-Vert, GAIA au Sénégal, Tiniguena en Guinée Bissau, Guinée Ecologie en Guinée, BiodiverCités en Mauritanie) 
  • Réseaux de parlementaires

Partenaires financiers: Fondation MAVA

Ressources

Site Web Fondation MAVA – Réguler le développement des infrastructures côtières: https://mava-foundation.org/oaps/regulating-coastal-infrastructure-development/