Projet d'Adaptation Côtière de Tuvalu (TCAP)

Tuvalu

Dates : 2007-2024

Porteur du projet : Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)

Classification

Risques

Solutions

Acteurs

Coûts

Résumé

L’intensification des phénomènes cycloniques, combinée à l’élévation continue et accélérée du niveau de la mer auront des répercussions importantes sur Tuvalu, État insulaire du Pacifique. 

Face à cette situation, le Projet d’adaptation côtière de Tuvalu, financé par le Fond Vert pour le Climat (GCF) et mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en étroite collaboration avec le gouvernement de Tuvalu, vise à renforcer la résilience par les actions suivantes : 

  • Le renforcement des institutions, des ressources humaines, des moyens de sensibilisation et des connaissances pour une gestion résiliente des côtes. 
  • La réduction de la vulnérabilité des principales infrastructures côtières, notamment les maisons, les écoles, les hôpitaux et d’autres biens, aux dommages causés par les vagues, en se concentrant sur trois des neuf îles habitées de Tuvalu : Funafuti, Nanumea et Nanumaga. 
  • La mise en place d’un mécanisme de financement durable pour les efforts d’adaptation à long terme.

Actions

Le Projet d’Adaptation Côtière de Tuvalu (TCAP) cherche à renforcer la résilience en caractérisant la vulnérabilité des principales infrastructures côtières, notamment les maisons, les écoles, les hôpitaux et d’autres biens en se concentrant sur trois îles rurales des neuf atolls de Tuvalu : Funafuti (la capitale) et Nanumea et Nanumaga. Ainsi, des évaluations de référence complètes et participatives vont être entreprises pour soutenir le suivi du littoral, la modélisation des risques liés aux vagues ainsi que les impacts de l’élévation du niveau de la mer pour les 9 atolls et utilisées pour informer la planification de l’adaptation et des aménagements côtiers.

Jusqu’à présent, l’un des principaux résultats fut la réalisation d’un levé topographique/bathymétrique à l’échelle nationale à l’aide de la technologie de pointe LIDAR (Light Detection and Ranging). Jusqu’à présent, il n’existait pas de mesure détaillée et précise de la hauteur des terres et de sa connexion avec le niveau de la mer pour la majorité des atolls de la région Pacifique, y compris Tuvalu. Il s’agissait d’une référence manquante indispensable pour permettre une compréhension détaillée et une réponse adaptée aux impacts des vagues et de l’élévation du niveau de la mer. Par la suite, les données sont utilisées pour modéliser l’élévation du niveau de la mer et les impacts futurs. Elles sont également mobilisées comme référence pour la modélisation dynamique des risques liés au débordement des vagues de tempête. En outre, les données Lidar constituent également la base de référence à partir de laquelle la surveillance du littoral sera mise en œuvre sur les 9 atolls.

Ces évaluations ont été cruciales pour l’élaboration de documents de planification. Les données ont notamment permis d’informer les Kaupule (conseils) sur les zones plus sûres pour la construction. Entre-temps, le gouvernement de Tuvalu a intégré les données dans son plan national de redressement et de réduction de la vulnérabilité après le passage du cyclone tropical Tino. Les données seront également incorporées dans les cartes de navigation, cruciales pour la sécurité des opérations et du commerce maritimes (il n’existe actuellement aucune carte actualisée pour Tuvalu depuis le milieu des années 1980). Plus important encore, le gouvernement fonde désormais sa stratégie d’adaptation à long terme, y compris les plans de poldérisation, sur les données recueillies. En parallèle, ces données ont été partagées avec le projet d’amélioration des ports maritimes de la Banque mondiale. En outre, le projet Ridge2Reef, soutenu par le PNUD, s’appuie sur les données pour soutenir le travail de conservation des récifs.

Le Projet d’Adaptation Côtière de Tuvalu (TCAP) cherche à renforcer la résilience en caractérisant la vulnérabilité des principales infrastructures côtières, notamment les maisons, les écoles, les hôpitaux et d’autres biens en se concentrant sur trois îles rurales des neuf atolls de Tuvalu : Funafuti (la capitale) et Nanumea et Nanumaga.

TCAP met en œuvre des ouvrages de protection dure et douce ainsi que des solutions innovantes. Les plans de protection du littoral ont été achevés après une collecte et une évaluation approfondies des données ainsi qu’au terme d’une consultation poussée avec le gouvernement et les communautés insulaires. La décision a été prise de construire des infrastructures de protection côtière sur environ 2 210 m de côtes vulnérables à Funafuti, Nanumea et Nanumaga. Les approbations finales sont attendues prochainement et la construction devrait commencer d’ici la fin de l’année 2021. 

À Funafuti, la poldérisation de la côte lagunaire de l’île de Fogafale a été choisie comme solution d’adaptation/de protection. Cette réclamation partira de la limite nord de la zone de poldérisation du parc Queen Elizabeth et s’étendra jusqu’à l’épi nord de la plage Tausoa.  Le front de mer lagunaire des terres récupérées sera renforcé par un mur de rétention (bunding). La surface de la zone récupérée sera nivelée pour être drainée dans des canaux d’eaux pluviales vers les terres de la nouvelle zone.

À Nanumaga, des barrières au sommet du berme (BTB) seront construites sur la crête de la principale berme de tempête naturelle située parallèlement à l’estran de l’île. Ces barrières protégeront le principal village du risque de submersion marine, sans interférer avec les processus quotidiens de transport sédimentaire du littoral (option douce). À Nanumea, il est prévu qu’environ 1 500 m de littoral de grande valeur soient protégés dans le cadre du projet TCAP. Il est également proposé d’utiliser les BTB à Nanumea le long de la crête de la principale berme afin d’empêcher le déferlement des vagues. Les BTB ont été choisis comme solution pour les îles périphériques car ils n’interfèrent pas avec les processus actifs du littoral.

TCAP a pour objectif de renforcer les institutions, les ressources humaines, promouvoir les actions de sensibilisation et de partage des connaissances en vue d’une gestion côtière résiliente, essentielle à l’adaptation des littoraux. Le projet vise spécifiquement à accroître les capacités techniques, les connaissances et la sensibilisation des gouvernements et des communautés en matière de suivi, de protection et d’entretien des infrastructures de protection des côtes, en mettant l’accent sur la participation des femmes, grâce à une formation inclusive. En outre, TCAP cherche à établir un mécanisme de financement durable pour les efforts d’adaptation à long terme. Le projet vise à aider les conseils insulaires à développer des plans stratégiques insulaires participatifs et répondant aux enjeux de genres, ainsi que des budgets annuels qui intègrent les risques climatiques spécifiques aux îles.

Le projet propose un programme de bourses d’études supérieures, conçu en collaboration avec le ministère de la Jeunesse, de l’Éducation et des Sports de Tuvalu. Alors que les restrictions des voyages internationaux dues à la crise du COVID-19 ont retardé la formation, le projet a travaillé avec les conseils insulaires pour développer des plans stratégiques inclusifs, budgétisés et plus respectueux du climat.

Les porteurs du projet on pu partager leurs réflexions lors de divers forums, notamment une conférence régionale SIG organisée par la Communauté du Pacifique à Fidji (novembre 2019) ; ils ont contribué au groupe Atoll Futures organisé par l’Université de La Rochelle en France (2019/2020) ; ont fourni des présentations pour l’intérêt stratégique de la BAD pour l’application du Lidar dans les atolls (nov. 2020) ; ont collaboré avec l’Université de Sydney, l’Université de NSW et l’Université de Wollongong.

Bilan

Le projet est toujours en cours. Cependant, de grandes avancées ont été réalisées sur la cartographie topographique / bathymétrique des 9 atolls de Tuvalu. Cela a permis de combler une lacune essentielle dans la compréhension de l’environnement et la capacité à planifier stratégiquement l’adaptation. En outre, le travail de modélisation des risques liés aux vagues a été déployé pour l’ensemble de l’archipel et une modélisation préliminaire des inondations est désormais disponible pour Nanumea et Funafuti. Il s’agit de la description la plus complète et la plus précise des risques liés aux vagues jamais entreprise à Tuvalu. Elle permettra d’informer la planification de l’adaptation, les infrastructures côtières et les besoins de développement pour les décennies à venir.

Les données sont déjà utilisées à de nombreuses fins, notamment pour le plan national de redressement et de réduction de la vulnérabilité de Tuvalu après le passage du cyclone tropical Tino, les cartes de navigation, la stratégie d’adaptation à long terme de Tuvalu, le projet d’amélioration des ports de la Banque Mondiale et le projet Ridge2Reef soutenu par le PNUD. 

Le cadrage, l’ESIA et la conception des infrastructures de protection côtière ont également été réalisés. Ces travaux ont été approuvés et la construction devrait commencer à la fin de 2021.

La clé du succès repose sur la coordination solide et permanente entre le gouvernement fidjien, les communautés et les unités de gestion de projet basées à Tuvalu. La mobilisation des capacités techniques internationales a également été cruciale. La capacité du projet à s’appuyer sur des agences de recherche et des universités internationales a été d’une grande importance.

Peu d’endroits dans le monde sont aussi immédiatement menacés par l’élévation du niveau de la mer que Tuvalu et la plupart des mesures de protection côtière dans ce pays ont leurs limites en termes de capacité à fournir une véritable résilience à long terme face aux défis du changement climatique.

Dans le cas de TCAP, la poldérisation est la solution à long terme la plus appropriée pour cet archipel de faible altitude. Cependant, même pour un projet aussi important que TCAP, seuls 7,5 hectares supplémentaires de terres surélevées avec les budgets actuels ont pu être gagnés. TCAP n’est qu’un début, Tuvalu a besoin de beaucoup plus d’efforts et de ressources pour assurer la sécurité côtière à long terme.

Partenaires

Partenaires techniques: le PNUD en étroite collaboration avec le Gouvernement de Tuvalu et le Service pour le Changement Climatique (DCC), le Services des Terres et Mesures (DoLS), le Département des Travaux Publics (PWD) et le Département pour l’Environnement (DoE) avec la contribution de la Pacific Community (SPC)

Partenaires financiers: Fond Vert pour le Climat (GCF), Gouvernement de Tuvalu

Ressources