Le phoque moine de Méditerranée est l’une des espèces marines les plus menacées au monde. Dans l’Atlantique, une petite population survit sur la péninsule de Cabo Blanco, en Mauritanie. Au total, pas plus de 700 individus survivent dans le monde, dont la moitié dans 3 grottes de cette péninsule de Cabo Blanco. Ces grottes sont en nombre très limité et subissent des glissements de terrain constants et la montée du niveau de la mer menace l’existence de la plage intérieure, où les phoques se reposent et mettent bas. De même, la population de Cabo Blanco est menacée par la croissance de la ville de Nouadhibou et par la possibilité de subir une nouvelle mortalité massive.
C’est pourquoi les autorités de la Mauritanie, du Maroc, de l’Espagne et du Portugal ont décidé lors de la dernière réunion du groupe de travail du Plan d’action pour la conservation du phoque moine, de réaliser un essai expérimental de translocation de phoques vers des plages ouvertes du Parc National de la Banc d’Arguin. Cette expérience unique en son genre, va permettre le développement d’une méthodologie qui permet de fixer des phoques moines juvéniles sur un nouveau site, créant ainsi une nouvelle colonie de phoques et une opération de sauvetage réplicable pour cette espèce.
Le projet est exécuté par la Fondation CBD-Habitat, une organisation responsable, avec ses partenaires, de la conservation de la péninsule du phoque moine de la péninsule de Cap Blanc, dans le cadre du Plan d’action pour la conservation de cette espèce menacée dans l’Atlantique Est (CMS/PNUE). Il aura parmi ses principaux partenaires l’Association Annajah, le Parc National du Banc D’Arguin et le Ministère Mauritanien de l’Environnement. Ce projet représente une étape clé dans la conservation de cette espèce menacée, qui donne une continuité aux efforts déployés au cours des 20 dernières années par les autorités de la Mauritanie, du Maroc, du Portugal et de l’Espagne, pour prévenir son extinction dans la région et dans le monde.