Le Président de l’Assemblée Nationale, accompagné de 45 députés, a été accueilli à bord de la goélette scientifique de la Fondation Tara Océan pour appeler à la protection de l’Océan à travers la promotion de la Proposition de résolution pour la conservation et l’utilisation durable de la Haute mer.
La proposition de résolution parlementaire (PPR) est le fruit du travail en commun de Jimmy Pahun, député Modem du Morbihan, et des associations, scientifiques – regroupés notamment au sein de la Plateforme « Océan et Climat » – et acteurs économiques français engagés pour l’Océan. Cette unanimité de la société civile se retrouve à l’Assemblée Nationale, puisque près de 180 députés, de tous bords, ont souhaité soutenir cette démarche et cosigner la PPR.
La PPR a pour objectif d’appuyer politiquement la négociation actuellement en cours aux Nations Unies visant à définir les bases d’une gouvernance commune au-delà des zones sous juridictions nationales. La négociation dite « BBNJ » (Biodiversity Beyond National Juridiction) doit notamment servir à encadrer les activités économiques et scientifiques en Haute mer, assurer le partage des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources génétiques marines et créer les instruments de protection de la biodiversité marines, notamment les aires marines protégées.
La négociation « BBNJ » est d’une grande complexité et donc d’une très faible visibilité dans le débat public. Les 180 députés signataires de la PPR souhaitent contribuer à remédier à cet état de fait en relayant le travail porté par les experts scientifiques et les organisations de la société civile engagés dans cette négociation car un Traité universel et robuste sur la haute mer est indispensable pour la préservation de l’Océan. Le Gouvernement a affirmé que l’objectif de la France était d’obtenir « un accord le plus ambitieux possible ». Réaliser cette ambition requière un portage politique fort pour mobiliser la communauté internationale autour de ces enjeux.
Rappelons que les écosystèmes marins font face à des défis urgents et immenses. A côté de la conclusion du traité sur la biodiversité en haute mer, d’autres décisions clés devront être prises par les Institutions multilatérales à partir de cette année : échéances concrètes pour l’objectif de développement durable relatif à l’océan ; définition d’objectifs chiffrés pour les Aires Marines Protégées en 2030 ; présentation de nouvelles actions sur l’océan dans le cadre de l’Accord de Paris. Il est grand temps d’un sursaut politique pour l’océan, car la bonne gouvernance du grand bleu est une condition pour l’avenir de l’humanité.