Pendant longtemps, les discussions sur le changement climatique n’ont pas pris l’océan en compte. Les textes que vous allez lire montrent que les choses changent et que cet environnement planétaire trouve enfin sa place légitime dans les enjeux climatiques. Quel rôle l’océan joue-t-il dans le climat et quels sont les impacts du changement climatique sur l’océan sont les questions abordées ici.
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L'Editorial des fiches scientifiques
Le climat de notre planète dépend en grande partie de l’océan, mais qui le sait aujourd’hui ?
L’océan est le régulateur du climat mondial grâce à ses échanges continuels avec l’atmosphère qu’ils soient radiatifs, mécaniques et gazeux. Il absorbe, stocke et transporte dans son mouvement la chaleur du soleil en affectant la température et la circulation de l’atmosphère. Sa capacité à stocker la chaleur est bien plus efficace que celle des continents ou de l’atmosphère, mais on ne sait pas encore jusqu’à quand cette capacité de stockage pourra s’exercer.
Les eaux marines se réchauffent, ce qui a des conséquences sur les propriétés et la dynamique de l’océan, sur ses échanges avec l’atmosphère et sur les écosystèmes marins et leurs habitats.
On ne sait pas assez que chaque jour, l’océan absorbe un quart du CO2 produit par l’homme. Il s’ensuit une modification chimique de l’eau de mer qui se traduit par une acidification de l’océan. L’acidité de l’océan a augmenté de 30 % en deux siècles et demi et ce phénomène continue à s’amplifier, menaçant directement des espèces marines.
Oui, l’océan concentre 50 fois plus de carbone que l’atmosphère ; c’est un puits de carbone.
Lorsque la température de l’eau augmente, l’océan se dilate et la mer monte, et ce d’autant plus vite que la fonte des glaces s’accroît.
Les modèles envisagent une hausse de plus d’un quart de mètre dès la fin de notre siècle avec un maximum de plus de 80cm. Quelles sont les causes et les variabilités de ce phénomène sont des questions abordées dans les fiches scientifiques qui présentent aussi des exemples de conséquences socio-économiques comme celles qui concernent les petites îles, ou encore l’aquaculture et les ressources vivantes exploitées.
Que savons-nous de ces processus à l’échelle de l’espace-temps « humain », annuel ou décennal, régional ou local ?
Peu de choses en vérité, car nous n’avons pas ces données à notre disposition à ce jour. Nous sommes la plupart du temps sur des temps longs, géologiques, et sur des espaces immenses au regard de l’humain. Et compte tenu des diversités de lieux, nous ne pouvons pas encore déchiffrer les mécanismes à l’oeuvre à petite échelle.
Cela est vrai des variations thermiques, des mécanismes d’absorption du carbone, du changement du niveau des mers, des conséquences de l’acidification sur les écosystèmes marins, mais aussi des interactions de ces facteurs entre eux. Quelles capacités d’adaptation le vivant a-t-il aujourd’hui, qu’il s’agisse des espèces naturelles ou de celles exploitées par la pêche ou produites par l’aquaculture, et quelles seront celles des communautés de demain ?
Il nous faut obtenir des données sur ces phénomènes pour pouvoir en appréhender le fonctionnement d’ensemble et en inférer les conséquences pour nos sociétés, tant du point de vue des services écosystémiques que des conséquences socio-économiques.
Peut-on raisonnablement moyenner les caractéristiques de l’océan planétaire ?
Ces textes sont destinés à attirer l’attention du public sur certaines questions ouvertes à partir de ce qui est certain, pour montrer ce qui reste encore incertain. Car l’Océan est encore notre manteau pour l’hiver et une « assurance tous risques » pour l’avenir de la planète.